LE
SOIR - Page 12 Samedi 26 avril 1997
VASCO ROSSI A L'ANCIENNE BELGIQUE, LE PIRATE DU ROCK
ITALIEN A L'ASSAUT DE L'EUROPE
Véritable légende en Italie, Vasco Rossi démarrait sa
nouvelle tournée européenne jeudi soir à l'Ancienne Belgique.
Une salle solidement garnie attendait de pied ferme ce vieux
routier des scènes transalpines. Grande gueule, aimant les
provocations et les excès en tout genre, Rossi est un cas.
Plus proche, physiquement et musicalement, de Springsteen
que de Bowie, il cultive en prime une image de mauvais garçon
brûlant la vie par les deux bouts. Vasco Rossi, c'est du
rock musclé... et le look camionneur qui va avec. Bandeau
dans les cheveux, visage mal rasé, cuir sur les épaules,
t-shirt trempé de sueur... Et ça marche.
Son dernier album, «Nessun Pericolo... per te» fait un
carton comme les précédents et il en livre une bonne partie
au cours de la soirée. Présent sur tous les fronts, il entame
son périple européen après une tournée italienne de 40 dates,
quasiment toutes à bureaux fermés. Et comme le gaillard
ne se refuse rien, il a ses habitudes au stade de San Siro
à Milan. Le temple du foot, avec ses 80.000 places, affiche
complet à chacun de ses passages. Pour compléter le tout,
le rocker vient de sortir... un livre, «Diario di bordo
del capitano» racontant ses exploits à sa manière. Tirage
: 100.000 exemplaires. Excusez du peu !
Mais ce soir, personne n'est là pour la littérature et
Vasco prend la scène d'assaut, entouré de six musiciens
pour un show sans chichis. Du rock et des ballades. Point
à la ligne. Les titres récents sont à la fête : «Un gran
bel film», «Praticamente perfetto », le beau «Senza parole»,
le vindicatif «Mi si escludeva», « Benvenuto» ou encore
le très beau «Gli Angeli» dont le clip a été réalisé par
rien moins que Roman Polanski. Mais ce sont bien sûr les
titres les plus connus qui recueillent l'adhésion d'un public
conquis d'avance : le solide rock «Ormai è tardi», l'excellent
«C'è chi dice no» et le tir groupé final regroupant le très
Lou Reed «Siamo solo noi», le rock saignant «Delusa» et
les très beaux «Vivere» et « Alba chiara». Sans oublier
le véritable hymne du gaillard, «Vita spericolata». Une
profession de foi où Rossi réclame le droit de vivre de
manière périlleuse, excessive et libre. Son public, en tout
cas, n'en attend pas moins de lui.
- WYNANTS, JEAN-MARIE
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